Entre le changement de système et le capitanat, par quel moyen Adem Zorgane a-t-il retrouvé son niveau depuis l’arrivée de De Mil ?
Les deux premiers matchs de De Mil ont (presque) permis de retrouver le vrai Adem Zorgane.
- Publié le 16-04-2024 à 09h43
- Mis à jour le 16-04-2024 à 14h22
Dans cette saison galère, on s’est souvent demandé comment Adem Zorgane avait pu perdre à ce point le niveau affiché lors de ses deux premières saisons dans le Hainaut. Alors, ce fut tout un symbole si ce dimanche, c’est par ses pieds qu’est venu l’assist pour un but qui a soulagé tout un peuple carolo.
Avec un corner parfaitement calibré pour Dari, l’international algérien a ponctué une très bonne prestation où il ne s’est pas caché. “On avait besoin de cette victoire et elle vient au bon moment, surtout après la déception liée au nul face au RWDM”, réagit le principal intéressé.
Le scénario de la rencontre aurait pu contraindre les Zèbres à lâcher mentalement quand Davies a ouvert le score peu avant la mi-temps. C’est tout le contraire qui s’est produit. Si le médian traversait par moments ses rencontres comme un fantôme depuis l’été dernier, il a cette fois pris ses responsabilités balle au pied, alors que la tempête guettait les siens.
Un nouveau rôle idoine
Est-ce le brassard confié par De Mil qui l’a transfiguré ? “Le brassard ne m’intéresse pas. Je suis un leader naturel sur le terrain. Mon poste et mon style de jeu requièrent ça, mais capitaine, je n’y ai jamais pensé. Peut-être plus tard, quand j’aurai 30 ans”, nous confiait-il en juillet dernier. Force est de constater qu’à seulement 24 ans, Zorgane a parfaitement endossé ses nouvelles responsabilités.
On l’a vu d’ailleurs quand Bernier a égalisé sur une passe décisive de Guiagon. L’international algérien a tout de suite été glisser quelques mots à l’Ivoirien, auteur d’un marquage trop léger sur le buteur courtraisien lors de l’ouverture du score. “Il était frustré de sa première période, où il a essayé des trucs et ça n’a pas marché, mais Parfait est un élément important pour l’équipe, avec sa capacité à éliminer les adversaires. On a créé le déséquilibre grâce à lui.”
Pour Dari, héros de l’après-midi, le nouveau porteur du brassard avait aussi quelques bons mots à l’issue de la rencontre. “Il est essentiel car il gagne les duels. Sa communication est positive avec tout le monde.”
Bien dans ses crampons depuis son rappel en sélection nationale lors du dernier rassemblement, alors qu’il avait dû ronger son frein de fin janvier à mi-mars à cause d’une blessure tenace à la hanche, Zorgane mériterait lui aussi des éloges après sa performance à Courtrai. Est-ce le nouveau système tactique installé par son nouvel entraîneur qui le place dans de meilleures conditions ? “Les deux me convenaient. C’est dommage que ça n’a pas marché avec le coach Mazzù. Chaque entraîneur a sa philosophie. Avec De Mil, on travaille beaucoup tactiquement”, répond-il sans se mouiller.
Avec De Mil, on travaille beaucoup tactiquement.
N’empêche, le nouveau T1 de Charleroi a réalisé un choix fort pour le placer dans des conditions idéales en sortant de l’équipe Ilaimaharitra blessé ce week-end, après avoir reçu un coup à l’entraînement. “L’important, c’est l’équilibre de l’équipe. Adem (Zorgane) et Marco sont de bons joueurs, mais il faut comprendre qu’on ne peut pas évoluer avec huit éléments qui jouent vers l’avant. Il faut de la stabilité”, avait justifié De Mil.
Et le travail de l’ombre fourni par Camara à la récupération semble libérer l’ex-élément du Paradou, plus apte du coup à se projeter vers l’avant, à l’image de ses pensées déjà tournées vers la réception d’Eupen. “On a fait beaucoup d’erreurs toute la saison, là, on a senti qu’on était plus matures qu’avant. Maintenant, on a six points d’avance sur le RWDM. On doit gagner le prochain match et terminer le boulot le plus vite possible.”
S’il manque deux succès pour acter mathématiquement le maintien de Charleroi, Zorgane veut terminer l’exercice en beauté en visant désormais un sans-faute. “On veut montrer à tout le monde et à nos supporters qu’on ne mérite pas cette place.”
Ce serait le plus beau moyen de conclure cette cuvée au goût amer.